La restauration à domicile en plein essor

En l’espace de quelques années, les habitudes de consommation des Français ont été bouleversées. Les repas réunissant toute la famille sont moins nombreux, le temps passé à table diminue et en 20 ans, les livraisons de repas et la vente à emporter ont vu leur cote de popularité doubler*.  Dans les foyers français, la priorité est désormais aux repas « sans prise de tête ». Par ailleurs, les jeunes de la génération Z, bien plus connectée et digitale que les précédentes, s’apprêtent à entrer dans la vie active et à devenir eux-mêmes clients. Tout ceci favorise donc l’essor d’offres 100% digitales, avec notamment des plateformes de livraison comme Just Eat, Uber Eats ou Deliveroo, mais aussi de nouvelles infrastructures de restauration pour permettre de répondre à cette demande : appelées dark kitchens, ghost kitchen, ou encore cuisines « fantômes », ces espaces sont entièrement dédiés aux ventes à emporter et aux livraisons. 

Dark kitchens, plateformes de livraison… : ces nouveaux acteurs de la restauration à domicile

Les bouleversements des modes de consommation en restauration ont entraîné le développement de nouveaux services. Ainsi, même si la livraison à domicile existe depuis plusieurs dizaines d’années, elle s’est très largement étendue avec l’arrivée des plateformes de livraison à dimension internationale. Leur promesse aux consommateurs : faciliter la commande de repas en ligne et la livraison, en centralisant sur une même application des centaines de restaurants et en faisant travailler leurs propres équipes de livreurs (la plupart du temps en sous-traitance).

Du côté des restaurateurs, des services ont également vu le jour pour leur permettre de répondre à cette demande. C’est le cas des dark kitchens, ou cuisines fantômes. Entièrement équipées, louées au mois, elles sont exclusivement dédiées à la livraison et au click & collect. Elles permettent aux professionnels de la restauration d’avoir accès à du matériel et à un local sans investissement lourd afin de développer leur chiffre d’affaires rapidement. Les dark kitchens permettent aussi aux restaurateurs de lancer des offres culinaires en marque virtuelle, pour toucher un autre public en testant de nouveaux produits sans y associer leur enseigne. De plus, ces espaces de préparation de repas sont parfaitement adaptés au marché émergeant des restaurants monoproduit (bars à soupe, bars à mozzarella, restaurants spécialisés dans les riz…) qui ne nécessitent pas de vastes cuisines, de grands espaces de stockage ou de brigades en surnombre. Enfin, pour les épiceries en ligne comme Frichti ou La Belle Vie qui se sont lancées dans la vente de repas préparés, les dark kitchens offrent une solution idéale pour développer et élargir leur offre.

Restauration : au travail aussi la livraison s’envole

Si les habitudes de consommation ont changé à domicile, c’est aussi le cas des habitudes des Français au travail. Bien que la cantine et les lunchbox aient toujours la cote dans le milieu professionnel, pour de plus en plus de salariés, le repas du midi se commande aussi en ligne. Et avec l’arrivée sur le marché du travail de la génération Z, ces usages s’accélèrent. De nombreux acteurs majeurs de la livraison l’ont bien compris en développant des offres dédiées, comme Uber Business, Frichti ou encore FoodChéri, filiale de Sodexo.